Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16.06.2014

La Dame blanche

 

s'il fallait vivre pour la beauté

tu pourrais vivre une éternité

sans jamais te sentir humilié

mais avec le temps tu croiras voir

au crépuscule sur un trottoir

la Dame blanche qui marche drapée de noir

 

la petite épouse t'attend chez toi

comptant ton temps sûre de son droit

assise dans l'ombre elle ne bouge pas

elle tisse tes rides entre ses doigts

avec le long fil de tes pas

la Dame blanche ne rate jamais sa proie

 

je l'entends qui danse dans la pyramide

je sais qu'elle règne sur l'Atlantide

nos cathédrales sont ses vaisseaux humides

est-elle le ventriloque de Dieu

est-elle l'une des filles du feu

la Dame blanche a-t-elle la clé ouvrant les cieux

 

le jour où j'irai déposer

mes armes rouges à ses pieds

la Dame blanche me rira-t-elle au nez

15.06.2014

La Dame blanche

14.06.2014

Chronique Société, 2

13.06.2014

Tu ne peux me vaincre (Unplugged)

 

je suis petit et je suis pâle

mes rêves ne sont que des râles

je ne suis pas beau je suis pire

je suis l’étranger dans l’empire

 

faut-il te le dire

faut-il t’en convaincre

tu peux me détruire

tu ne peux me vaincre

 

je vis dans l’ombre de mon ombre

j’ai vu la tyrannie du nombre

j’ai le sourire d’une blessure

et la mémoire d’une armure

 

faut-il te le dire

faut-il t’en convaincre

tu peux me détruire

tu ne peux me vaincre

 

j’ai des mains à faire peur aux bagues

des yeux couleur de terrain vague

je veux le masque et le silence

je veux le secret et l’absence

 

c’est comme une parade molle

où tombent tous ceux qui s’envolent

mais même jeté à genoux

je remets le monde debout

 

faut-il te le dire

faut-il t’en convaincre

tu peux me détruire

tu ne peux me vaincre

tu ne peux me vaincre

Autoportrait, 2

Autoportrait, 2.jpg

12.06.2014

Mortadelles / Tableau 14

Mortadelles -- Tableau 14.jpg

11.06.2014

Lola

 

elle a la tête

d’un ange cruel

la bouche d’une bête

elle sait qu’elle est belle

et quand elle bouge

le bout de ses ailes

l’air devient rouge

tout autour d’elle

 

j’aime ses mains j’aime son teint

mais j’aime surtout ses seins

 

elle a une paire de dés

au creux de sa main

une bouteille de brandy

dans son sac à main

elle a un vieux poudrier

comme ange gardien

elle est bien protégée

ses cheveux sont teints

 

j’aime son crin j’aime son drain

mais j’aime surtout ses seins

 

elle a de tout petits pieds

une montre brisée

une chatte bouclée

une mère névrosée

un tout petit nez

une lampe dorée

une copine gaie

un panier percé

 

elle a l’air libérée

sur parole seulement

son temps est compté

elle a déjà quinze ans

et quand elle me trompe

avec ses amants

elle sait qu’elle se trompe

et elle se repent

 

j’aime son chien j’aime son serin

mais j’aime surtout ses seins

 

j’aime les nains j’aime les trains

mais j’aime surtout ses seins

10.06.2014

Lola

09.06.2014

Chien d'écrivain / 20 avril

08.06.2014

Qui viendra à ton secours

 

tu es né jeune et vaste et fier

dans l’incendie de tous tes nerfs

comme si tu n’avais plus de père

tes frères étaient de grands sauvages

armés de livres pour le carnage

tu brûlais de la même rage

mais qui viendra à ton secours

les fous sont-ils fous pour toujours

 

tu t’asilais à pleins poisons

à pleine perte de ton nom

à chiens hurlés de déraison

pour être à toi seul plus nombreux

que les cravates des messieurs

qui puent l’argent et sont heureux

mais qui viendra à ton secours

la vie aussi est un vautour

 

et tu as grandi vers le bas

une lézarde derrière toi

un boulet d’ombre au bout des bras

tu as cassé l’œuf attendu

vécu comme un mort dépendu

perdu le monde rien de plus

mais qui viendra à ton secours

le temps qu’il te reste est bien court

 

il faudra blanchir le palais

la nuit n’est plus ce qu’elle était

quand elle était ton plus beau jouet

et si le jour est l’adversaire

tu joueras aux jeux de la guerre

dissimulé dans la lumière

mais qui viendra à ton secours

quand tu sortiras de la tour

 

revivre au ras de la poussière

sans espérance ni colère

rempli d’orage et nécessaire

et oublier le vieux hibou

la voix gercée du manitou

la suffisance de la boue

mais qui viendra à ton secours

si ton courage est sans bravoure

 

et puis baiser l’Éthiopie

entre ses cuisses attendries

t’en humecter le cœur aussi

méticuleusement aimer

le pays roux de sa beauté

le privilège d’être humilié

mais qui viendra à ton secours

te délivrer de ton amour