22.01.2015
Drame humain
je veux me mettre dans sa peau / qu’elle m’appelle mon coco / elle dit écoute Roméo / reviens me voir quand tu seras beau / drame humain
j’ai remplacé ma vieille télé / par une poubelle que j’ai trouvée / je ne vois pas la différence / rien ne va plus et c’est la transe / drame humain
je me suis porté volontaire / pour être pauvre sur la terre / je crève je n’ai plus d’argent / et la vie n’est pas mieux qu’avant / drame humain
épuisé par mon avenir / j’ai pris mon élan vers le pire / je n’ai plus rien à espérer / j’ai réussi à échouer / drame humain
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04.08.2014
Chien d'écrivain / 2 septembre
cet enfant est un sphinx
la question qu’il pose n’est pas « Pourquoi ? »
mais « Pourquoi pas ? »
pourquoi par exemple ne pas être libre ?
il n’y a aucune raison pour que nous acceptions
ce qui nous est donné comme étant notre dû
la soumission sous toutes ses formes
n’est pas seulement inadmissible
elle est incompréhensible
dès que j’ai su écrire je l’ai fait
je leur ai déclaré la guerre
pourquoi pas ?
j’avais sept ans huit ans
il y a eu cet arrachement
en devenant auteur – l’auteur –
j’ai fait d’eux mes personnages
par quoi j’ai cessé d’être le leur
je les ai emprisonnés dans les filets magiques du dire
et je leur ai filé entre les doigts
on prend toujours les enfants pour des idiots
on leur raconte des histoires
on leur raconte ce qu’on veut
c’est-à-dire n’importe quoi
mais peu importe l’histoire en effet
ce qui compte c’est celui qui la dit
c’est d’être celui-là qui la dit
voilà toute l’astuce
il n’existe pas de position plus forte
que celle résultant de l’acte d’appropriation
de la parole toujours dispensatrice de sens
toujours structure d’univers
la parole est le grand régulateur
des réseaux de significations
qui enserrent notre existence
son appropriation est un acte
dont la portée participe de la puissance du mythe
découvrir et expérimenter passionnément
le pouvoir de la parole
dans et par l’écriture
à un si jeune âge
c’est très fort je trouve
en comparaison tout le reste est d’un incommensurable ennui
enfin
à condition d’avoir compris
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03.08.2014
L'assiette du pêcheur
Je n'ai jamais dit que je goûte tout particulièrement les femmes si rares qui parlent de la moule.
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02.08.2014
Mortadelles / Tableau 5
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01.08.2014
La vie
quand c'est long
c'est selon
mais quand c'est bon
c'est si bon
quand c'est dur
ça s'endure
mais quand c'est mou
c'est plus dur
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31.07.2014
Chien d'écrivain / 2 août
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30.07.2014
M'oeil, 7
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29.07.2014
Lamento
j’ai mis les habits de l’homme barbelé
j’ai mis ses gants qui sont d’ongle et d’acier
j’ai pris la figure de mon ennemi
le vin ne veut pas de moi cette nuit
ils sont tous assis autour de la table
on dirait des dieux au fond d’une étable
ce sont des regrets c’étaient des amis
le vin ne veut pas de moi cette nuit
c’est encore et toujours la même histoire
entre les veines et le vieux rasoir
je n’ai pas d’excuse pas d’alibi
le vin ne veut pas de moi cette nuit
je mendie des mots à ce chien qui dort
s’il sortait de lui il chierait de l’or
il tuerait le mort qui me tue sans bruit
je reparlerais je serais comme lui
le vin ne veut pas de moi cette nuit
qui est l’insensé qui jouait au fou
il brûlait la beauté par les deux bouts
il faut être sage comme une momie
le vin ne veut pas de moi cette nuit
remets ton masque reprends ton couteau
rallume le noir de toute ta peau
oh fais-moi souffrir oh viens dans mon lit
le vin ne veut pas de moi cette nuit
13:00 Publié dans L'huile minuit / (d)cd | Lien permanent | Commentaires (0)
28.07.2014
Le bateau de la nuit
je leur laisse toute la vie / qu’ils en fassent un autre produit / comme un hameçon pour les poissons / une machine pour tourner en rond / un plan d’affaires pour les mourants / une chanson de Simple Plan / qu’est-ce que ça peut me faire ici / dans le noir bateau de la nuit
j’ai quitté un peu comme on meurt / un château en forme de malheur / ses serviteurs et ses soubrettes / ses salons et ses oubliettes / tout est trop clair quand tout est clair / à l’évidence je préfère / l’ombre des soleils de minuit / dans le noir bateau de la nuit
je ne connais plus d’inconnu / leurs nouvelles c’est du déjà-vu / quel âge ont-ils qu’est-ce qu’ils tètent / leur faut-il une autre vedette / au banquet des anorexiques / on leur sert de la politique / je veux rêver j’ai fait mon lit / dans le noir bateau de la nuit
quand tu auras dépeint la toile / brûlé ta jeunesse et ses voiles / s’il te reste un rien de tendresse / à troquer contre une caresse / reviendras-tu sucer un jour / mon pouce sous mon abat-jour / t’abaisser à m’aimer aussi / dans le noir bateau de la nuit
13:00 Publié dans Mange ton rat / (d)cd | Lien permanent | Commentaires (0)
27.07.2014
Mieux vaut prévenir que guérir
Je n'ai jamais dit que les femmes sont comme les souliers -- il faut les essayer avant.
13:08 Publié dans Je n'ai jamais dit ça (Oeuvre orange) | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poésie québécoise, serge viau, littérature, musique