11.06.2014
Lola
elle a la tête
d’un ange cruel
la bouche d’une bête
elle sait qu’elle est belle
et quand elle bouge
le bout de ses ailes
l’air devient rouge
tout autour d’elle
j’aime ses mains j’aime son teint
mais j’aime surtout ses seins
elle a une paire de dés
au creux de sa main
une bouteille de brandy
dans son sac à main
elle a un vieux poudrier
comme ange gardien
elle est bien protégée
ses cheveux sont teints
j’aime son crin j’aime son drain
mais j’aime surtout ses seins
elle a de tout petits pieds
une montre brisée
une chatte bouclée
une mère névrosée
un tout petit nez
une lampe dorée
une copine gaie
un panier percé
elle a l’air libérée
sur parole seulement
son temps est compté
elle a déjà quinze ans
et quand elle me trompe
avec ses amants
elle sait qu’elle se trompe
et elle se repent
j’aime son chien j’aime son serin
mais j’aime surtout ses seins
j’aime les nains j’aime les trains
mais j’aime surtout ses seins
13:00 Publié dans Dénoyé / (d)cd | Lien permanent | Commentaires (0)
10.06.2014
Lola
12:00 Publié dans Dénoyé / (d)cd | Lien permanent | Commentaires (0)
09.06.2014
Chien d'écrivain / 20 avril
13:00 Publié dans La nébuleuse du crabe | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poésie québécoise, serge viau, littérature, musique
08.06.2014
Qui viendra à ton secours
tu es né jeune et vaste et fier
dans l’incendie de tous tes nerfs
comme si tu n’avais plus de père
tes frères étaient de grands sauvages
armés de livres pour le carnage
tu brûlais de la même rage
mais qui viendra à ton secours
les fous sont-ils fous pour toujours
tu t’asilais à pleins poisons
à pleine perte de ton nom
à chiens hurlés de déraison
pour être à toi seul plus nombreux
que les cravates des messieurs
qui puent l’argent et sont heureux
mais qui viendra à ton secours
la vie aussi est un vautour
et tu as grandi vers le bas
une lézarde derrière toi
un boulet d’ombre au bout des bras
tu as cassé l’œuf attendu
vécu comme un mort dépendu
perdu le monde rien de plus
mais qui viendra à ton secours
le temps qu’il te reste est bien court
il faudra blanchir le palais
la nuit n’est plus ce qu’elle était
quand elle était ton plus beau jouet
et si le jour est l’adversaire
tu joueras aux jeux de la guerre
dissimulé dans la lumière
mais qui viendra à ton secours
quand tu sortiras de la tour
revivre au ras de la poussière
sans espérance ni colère
rempli d’orage et nécessaire
et oublier le vieux hibou
la voix gercée du manitou
la suffisance de la boue
mais qui viendra à ton secours
si ton courage est sans bravoure
et puis baiser l’Éthiopie
entre ses cuisses attendries
t’en humecter le cœur aussi
méticuleusement aimer
le pays roux de sa beauté
le privilège d’être humilié
mais qui viendra à ton secours
te délivrer de ton amour
13:00 Publié dans L'huile minuit / (d)cd | Lien permanent | Commentaires (0)
07.06.2014
Mortadelles / Tableau 15
13:00 Publié dans Mortadelles (Tableaux) | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poésie québécoise, serge viau, littérature, musique
06.06.2014
Le tribunal des jours / 06-01-74
13:00 Publié dans La nébuleuse du crabe | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poésie québécoise, serge viau, littérature, musique
05.06.2014
Quand donc vont-elles finir par comprendre ?
Je n’ai jamais dit qu’entre téter et boire, il me semble qu’il y a tout de même un certain progrès, n’est-ce pas.
13:00 Publié dans Je n'ai jamais dit ça (Oeuvre orange) | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poésie québécoise, serge viau, littérature, musique
04.06.2014
Chien d'écrivain / 21 novembre
13:00 Publié dans La nébuleuse du crabe | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poésie québécoise, serge viau, littérature, musique
03.06.2014
Mortadelles / Tableau 16
13:00 Publié dans Mortadelles (Tableaux) | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poésie québécoise, serge viau, littérature, musique
02.06.2014
Parle-moé z'en pas
t’as l’air d’avoir kèke chose
qu’on sait pas quoi
t’as l’air d’un optimiste
qui s’ennuie
t’as l’air d’un gynécologue
qui trouve pu ça l’fun
t’as l’air d’un matelas
qui a pas dormi de la nuit
t’as l’air d’un riche à millions
qui a pas le téléphone
t’as l’air d’une rue
dans le mauvais sens
t’as l’air d’un parapluie
qui a peur de l’eau
t’as l’air d’un chômeur
qui a besoin de vacances
t’as l’air d’un rond de poêle
allumé à low
t’as l’air d’une statue
qui tient pas deboutte
t’as l’air d’une chenille
qui se cherche un chenil
t’as l’air d’un vendeur
qui sait pas comment ça coûte
t’as l’air d’un poteau
qui a perdu le fil
t’as l’air d’un perroquet
qui a pas compris le mot
t’as l’air d’un monument
à n’importe quoi
t’as l’air d’un matelot
qui se fait mener en bateau
t’as l’air d’un mort
qui aurait pas vraiment le choix
t’as l’air d’une affaire
qui a été changée de place
t’as l’air d’un manchot
à bout de bras
t’as l’air d’une farce plate
à Coco Le Casse
t’as l’air d’un béluga
dans un piège à rat
t’as l’air d’un tableau de bord
de l’autre bord
t’as l’air d’un gars
qui s’en souvient pas
t’as l’air d’un Français
dans le boutte de Val d’Or
t’as l’air d’un tas de marde
dans un vieux bas
t’as l’air d’avoir kèke chose
qu’on sait pas quoi
t’as l’air d’avoir kèke chose
qu’on sait pas pourquoi
13:00 Publié dans Dénoyé / (d)cd | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poésie québécoise, serge viau, littérature, musique