31.07.2014
Chien d'écrivain / 2 août
13:00 Publié dans La nébuleuse du crabe | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poésie québécoise, serge viau, littérature, musique
30.07.2014
M'oeil, 7
13:00 Publié dans M'oeils, II | Lien permanent | Commentaires (0)
29.07.2014
Lamento
j’ai mis les habits de l’homme barbelé
j’ai mis ses gants qui sont d’ongle et d’acier
j’ai pris la figure de mon ennemi
le vin ne veut pas de moi cette nuit
ils sont tous assis autour de la table
on dirait des dieux au fond d’une étable
ce sont des regrets c’étaient des amis
le vin ne veut pas de moi cette nuit
c’est encore et toujours la même histoire
entre les veines et le vieux rasoir
je n’ai pas d’excuse pas d’alibi
le vin ne veut pas de moi cette nuit
je mendie des mots à ce chien qui dort
s’il sortait de lui il chierait de l’or
il tuerait le mort qui me tue sans bruit
je reparlerais je serais comme lui
le vin ne veut pas de moi cette nuit
qui est l’insensé qui jouait au fou
il brûlait la beauté par les deux bouts
il faut être sage comme une momie
le vin ne veut pas de moi cette nuit
remets ton masque reprends ton couteau
rallume le noir de toute ta peau
oh fais-moi souffrir oh viens dans mon lit
le vin ne veut pas de moi cette nuit
13:00 Publié dans L'huile minuit / (d)cd | Lien permanent | Commentaires (0)
28.07.2014
Le bateau de la nuit
je leur laisse toute la vie / qu’ils en fassent un autre produit / comme un hameçon pour les poissons / une machine pour tourner en rond / un plan d’affaires pour les mourants / une chanson de Simple Plan / qu’est-ce que ça peut me faire ici / dans le noir bateau de la nuit
j’ai quitté un peu comme on meurt / un château en forme de malheur / ses serviteurs et ses soubrettes / ses salons et ses oubliettes / tout est trop clair quand tout est clair / à l’évidence je préfère / l’ombre des soleils de minuit / dans le noir bateau de la nuit
je ne connais plus d’inconnu / leurs nouvelles c’est du déjà-vu / quel âge ont-ils qu’est-ce qu’ils tètent / leur faut-il une autre vedette / au banquet des anorexiques / on leur sert de la politique / je veux rêver j’ai fait mon lit / dans le noir bateau de la nuit
quand tu auras dépeint la toile / brûlé ta jeunesse et ses voiles / s’il te reste un rien de tendresse / à troquer contre une caresse / reviendras-tu sucer un jour / mon pouce sous mon abat-jour / t’abaisser à m’aimer aussi / dans le noir bateau de la nuit
13:00 Publié dans Mange ton rat / (d)cd | Lien permanent | Commentaires (0)
27.07.2014
Mieux vaut prévenir que guérir
Je n'ai jamais dit que les femmes sont comme les souliers -- il faut les essayer avant.
13:08 Publié dans Je n'ai jamais dit ça (Oeuvre orange) | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poésie québécoise, serge viau, littérature, musique
26.07.2014
Chien d'écrivain / 3 mars
puisque Dieu n'existe pas
exister
est une intolérable arrogance
que l'arrogance d'écrire
doit punir
13:00 Publié dans La nébuleuse du crabe | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poésie québécoise, serge viau, littérature, musique
25.07.2014
Mon ami
je pense souvent à lui
lui mon meilleur ami
moi tu vois là où je vis
parfois je m’ennuie
tout lui réussit
il a tout pour lui
et bien qu’il n’ait rien pour les autres
il se dit des nôtres
philanthrope débonnaire
éminemment prospère
il va dans la vie comme on va à la banque
et quand il prend il dit danke
c’est mon meilleur ami
c’est lui qui le dit
mais qu’il vive un peu moins
ça me ferait du bien
c’est si totalement grisant
une p’tite bullshit avec les grands
lui l’arriviste le performeur
il en chie de bonheur
scrupuleux à l’os il aime son boss
comme sa femme aime ses gosses
ah je l’admire ah je l’adore
ah je veux sa mort
c’est mon meilleur ami
c’est lui qui le dit
mais qu’il vive un peu moins
ça me ferait du bien
sur la planète des singes
je veux dire ceux qui portent du linge
plus haut tu montes le sais-tu
plus on voit ton gros cul
et comme le disait le fou
réussir c’est pas tout
faut surtout savoir se le faire pardonner
sinon bébé c’est raté
c’est mon meilleur ami
c’est lui qui le dit
mais qu’il vive un peu moins
ça nous ferait du bien
13:00 Publié dans C'est sale autour du trou / (d)cd | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poésie québécoise, serge viau, littérature, musique
24.07.2014
Le cirque du sommeil
les autos sont remplies
de cadavres et de pluie
j’ai un trou dans mon bas
les néons sont si las
que je prenne la couleur
de l’absence pour une heure
que je boive la bouteille
dans le cirque du sommeil
les épis qui m’haïssent
les mots qui me maudissent
les poissons qui m’arrêtent
les crétins qui m’écrêtent
ça va bien tout est su
tout est du déjà-vu
c’est le même du pareil
dans le cirque du sommeil
les rues tombent dans la nuit
mon cœur est un taudis
tu t’appelles Singapour
et tu vends de l’amour
montre-moi ta blessure
dans la chambre de torture
jette ton appareil
dans le cirque du sommeil
Père Noël Père Noël
apporte-moi des bebelles
j’en ai eu j’en veux plus
fourre-toi-les dans le cul
qu’on me laisse me coucher
sous mon arbre débranché
comme se couchent les soleils
dans le cirque du sommeil
je m’injecte dans les veines
le temps gris de ma peine
avec la grande aiguille
d’une montre qui scintille
quel sommet de bassesse
la vie passe tout me blesse
le pays des merveilles
c’est le cirque du sommeil
13:00 Publié dans L'huile minuit / (d)cd | Lien permanent | Commentaires (0)
23.07.2014
Mortadelles / Tableau 6
13:00 Publié dans Mortadelles (Tableaux) | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poésie québécoise, serge viau, littérature, musique
22.07.2014
L'Eldorado
ces villes sont des usines
où vivent des machines
les yeux mangés par des vitrines
là-bas la terre est vierge
elle brille comme un cierge
elle t’appelle depuis l’autre berge
elle t’appelle depuis l’autre berge
le bateau dans ta tête
est fait pour cette quête
tu es un homme pas une bête
la mission est secrète
ton âme la sécrète
c’est la victoire dans la défaite
c’est la victoire dans la défaite
conquistador tu rêves
la nuit est froide et brève
tu la fécondes de ta sève
tu portes ton empire
pour rien ou pour bien pire
tu es devenu ton navire
tu es devenu ton navire
escalade les montagnes
vaisseau fantôme d’Espagne
et que la folie t’accompagne
par-dessus les nuages
se trouve le passage
le ciel est aussi un rivage
le ciel est aussi un rivage
le grand serpent à plumes
le vois-tu dans la brume
tes yeux qui brûlent s’y consument
il n’y a pas de carte
il faut que tu repartes
plus tu cherches plus tu t’écartes
plus tu cherches plus tu t’écartes
et si la terre est ronde
où est le bout du monde
là où on dit que l’or abonde
que nous veut ce manège
l’enfer n’est-il qu’un piège
et l’Eldorado fait de neige
et l’Eldorado fait de neige
13:00 Publié dans L'huile minuit / (d)cd | Lien permanent | Commentaires (0)