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16.03.2015

Heureuse homme

 

heureuse homme ce matin / c’est un dieu vague / et des rues rêvées / dans la pluie d’avril

est-ce le matin ou le mois d’avril / est-ce une rue ou une vue de l’esprit / ce matin tu n’es pas là / quelle heure est-il

il y a cet homme / il est seul au monde / il est libre il est violent / heureuse homme

et New York est paisible / et la gueule de bois hurlante / et le parapluie cassé / et les lunettes noires

et les alcools et les drogues de la nuit / et le g-string de Loulou la Fente sous tes jeans / et dans ma tête la caméra cachée / pour me photographier

oh le joli petit cul épilé / oh les pointes de pizza / à dix heures du matin / après la nuit blanche

oh les passantes / les rues mouillées / les parapluies la solitude / la liberté sans le sou

et la croix gammée / sur la cuisse de l’homme / c’est la marque laissée au rouge à lèvres / par l’ennemie dans la nuit

l’ennemie battue abattue / dans la nuit / heureuse homme / je suis invisible

15.03.2015

Au commencement

 

au début

au commencement du commencement

le ciel et la terre se touchaient

le ciel et la terre étaient soudés l’un à l’autre

et l’homme était un animal horizontal

un animal heureux

 

un jour

un homme s’est levé

il s’est dressé de toute sa hauteur

et en repoussant le ciel vers le ciel

et la terre vers la terre

il les a dessoudés l’un de l’autre

 

maintenant

ses pieds pouvaient se poser sur la terre

et sa tête se perdre dans le ciel

il venait d’inventer la verticalité

la sienne et celle du monde

 

et c’est depuis ce jour

les vieilles légendes le prétendent

que l’homme devenu un animal vertical

est un animal malheureux

 

14.03.2015

Autoportrait, 1

Autoportrait, 1.jpg

13.03.2015

Ne m'oublie pas

 

ne m’oublie pas quand tu viendras / chercher tout ce qui était à toi / la laisse que tu as laissée là / les clés rêvées qui n’existent pas / et surtout ne m’oublie pas

les peines purgées dans tes bras / les plaies qui ne guériront pas / les cris qui faisaient mal aux draps / non n’oublie rien de ce qui est à toi / et surtout surtout ne m’oublie pas

il faudra bien que tu comprennes / le sens qu’il y avait à ces chaînes / il faudra bien que tu reviennes / pour donner un nom à la chienne

rappelle-toi la première fois / nos jambes molles et la gueule de bois / rappelle-toi la dernière fois / la chambre rouge et les crachats / souviens-toi

nous n’aurions plus rien à nous dire / si cessait ce doux délire / nous n’aurions plus rien à nous dire / si nous savions cesser de souffrir

ne m’oublie pas quand tu viendras / chercher tout ce qui était à toi / la laisse que tu as laissée là / les clés rêvées qui n’existent pas / et surtout surtout ne m’oublie pas

10.03.2015

Ni queue ni teste

 

je les regarde s’agiter / je les regarde et ça me fait rigoler / je n’ai rien à faire avant de mourir / je ne crois à rien et ça me fait rire / et toi ?

j’ai le monde à mes pieds / mon empire est dans mes souliers / trois poils au cul trois poils au menton / mais qui suis-je pour avoir un nom / et toi ?

vraiment la vie n’a aucun sens / d’en avoir six à quoi ça m’avance / et toi ?

le cul des dames est une gare / je vais je viens et je repars / c’est bien ? / c’est mal ? / c’est rien

je suis de ceux qui sont du cœur / ni queue ni teste ne font mon bonheur / et toi ?

l’affiche dit ne rien jeter dehors / ne craignez rien je tiens encore à mon corps / et toi ?

09.03.2015

Mortadelles / Tableau 1

Tableau 1.jpg

08.03.2015

Je veux la guerre

 

je veux la guerre / je veux te la faire / je veux vivre l’enfer / à visage découvert

je veux la guerre / et qu’elle soit totale / qu’elle nous fasse bien mal / qu’elle soit noire de lumière

le plus doux des combats / affronter tes bras / oh rien qu’une fois / me résoudre à toi

07.03.2015

Chronique Voyage, 1

06.03.2015

Chien d'écrivain / 24 avril

 

je suis enfermé pour toujours

dans le cabanon d’un monde littéral

un monde encombré de figures faites

et qu’on appelle la vie

alors que tout en moi se meurt

du besoin d’un peu de poésie

mais la tragédie

l’humaine tragédie

est qu’il n’y a pas de poésie

pas d’enfer pas de paradis

pas d’ailleurs

et pas de porte de sortie

il n’y a que des hommes

de la petitesse

du temps qui passe

et dans la vieille armoire de la biologie

l’éternelle corde du pendu

/ et moi pour le savoir

05.03.2015

Small talk

 

et tout ce temps perdu / l’ami qui ne vient plus / l’algèbre de l’ennui / sous la lampe la nuit

les défaites faciles / le savoir inutile / un trou dans une veste / c’est tout ce qu’il te reste

et l’argent intranquille / le long lointain des îles / un chien nommé Misère / ton ombre sur la terre

et toutes ces catins / oubliées au matin / la beauté malmenée / peut-elle te pardonner

les regrets qui t’assiègent / les rides comme un piège / les fêtes solitaires / la chance de déplaire

et la vie imbuvable / sans le verre sur la table / et puis le soir qui vient / trop vite on le sait bien