16.04.2014
Ramon
j’étais Ramon le mal rasé
ramonant la femelle
dans un arbuste empoussiéré
du parc Jeanne-Mance
après le bar
ses considérables totons blancs
frémissaient au printemps
de Montréal
et les petits poils érectiles
si tragiquement vulnérables
si dérisoires
de son trou du cul
dans le vent
quand j’ai vu
en redressant la tête
la noire baleine du Mont-Royal
ce corps monstrueux
gigantesque
affalé dans la nuit cosmique
ça m’a comme saisi
ç’a été plus fort que moi
je me suis senti monter
une sorte de dégoût
pour le doux entonnoir
qui s’efforçait de me divertir
il y avait nos râles risibles
et le rire puissant
silencieux
indifférent
de l’horloge broyant les espèces
dans l’inanité de la machine Univers
13:00 Publié dans Dénoyé / (d)cd | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poésie québécoise, serge viau, littérature, musique
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