25.02.2014
Les gardiens de l'inutile
nous n’aimons franchement
que ce qui nous plaît
je parle bien sûr des anges
dont sont pleines vos poubelles
notre politique est indiscutablement érotique
notre programme est la beauté même
cette finalité sans fin
celle que tu as camarade
peut-être oubliée un matin
ou qui t’est restée entre les mains
au fil du temps à force de repasser par le même
en ce qui nous concerne
nous n’avons plus d’idées
nous n’avons que des mots
dont tu n’as pas idée
nous sommes les gardiens de l’inutile
la forteresse que nous défendons
restera imprenable à jamais
parce qu’elle est vide
tu le savais ?
nous ne savons pas compter
nous ne rêvons que de raconter
nos voix sont des masques
et nos tréteaux sont paraît-il si beaux
que quelqu’un m’a dit
que les vieux chevaux
viennent mourir de ce côté-ci de nos eaux
et qu’entre nos mains le plus noir des oiseaux
sera toujours plus blanc
que le bas de ton dos
ne vois-tu rien venir camarade
sur le trottoir pourtant le vieux soulier noir
ressemble à s’y méprendre à un corbeau noir
c’est en nous nous le savons
que le siècle se survivra
nous entrerons dans un autre millénaire
en marchant sur les mains
et le cul à l’air
comme dans l’au-delà
le temps ne nous est rien
que le souffle de la mode
agonisant dans les couloirs d’un métro
là où nous avons trouvé ces lambeaux d’âme
dans lesquels nous avons taillé nos manteaux
tout ce qui nous alarme
a été créé pour notre bien
et fera désormais notre charme
et nous nous en repaîtrons
et nous nous en foutrons plein les babines
et nous rirons bien ronds
en nous roulant dans le sublime
ne vois-tu rien venir camarade
sur le trottoir pourtant le vieux soulier noir
ressemble à s’y méprendre à un corbeau noir
13:00 Publié dans Dénoyé / (d)cd | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poésie, poésie québécoise, serge viau, littérature, musique
Commentaires
C'est étrange mais cette année 2008 aura eu le mérite de provoquer des changements. J'aime bien. Maintenant je suis devenu comme les neuneus de Charlie Hebdo. D'anarcho gueulard à la bave épaisse frelatée par l'alcool et le tabac froid, je suis devenu membre du Modem, heureux d'accueillir le capitalisme au sein de ma famille où, bien sûr, on se coupe les poils du sexe pour faire propre.
La suite ici: http://andy-verol.blogg.org
Écrit par : Andy Vérol | 03.12.2008
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