24.06.2014
Patience
je pourrai laisser là
mon visage inutile
j’aurai la tête d’un saint
et des souliers de ville
je saurai bien où aller
poser la valise
pour deux heures plutôt qu’une
et jusqu’à l’aube grise
je serai tendre je serai patient
quand j’aurai le temps
je serai doux je serai confiant
quand viendra le temps
je dormirai tout le jour
je roulerai toutes les nuits
j’irai boire une bouteille
à Cincinnati
j’irai me faire faire des clés
juste pour le plaisir
de ne jamais m’en servir
et de les perdre et d’en rire
être libre être patient
c’est avoir le temps
je serai seul sous le ciel si grand
quand viendra le temps
ici c’est si dur que c’est presque trop dur
je ne peux même plus parler aux murs
j’ai peur de cet homme qui m’attend
au bout de mon temps
j’irai voir mon enfant
derrière la clôture
si ses mains sont belles
si ses yeux sont purs
j’oublierai le juge
qui m’a fait punir
dans mes lettres je leur dirai
qu’il ne faut pas mourir
être un homme un homme décent
c’est avoir le temps
j’oublierai ma haine doucement
s’ils me libèrent à temps
13:00 Publié dans C'est sale autour du trou / (d)cd | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poésie québécoise, serge viau, littérature, musique
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